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Chronique octobre 2003
Par Safaa Nhairy

La femme prend tous les rôles

Elle se réveille à 6h du matin, fait le p'tit déjeuner, prépare ses enfants pour l'école et se rend au travail. Il se réveille à 8h30, prend son café et reste à traîner devant l'écran de son téléviseur. Ce sénario devient, aujourd'hui, de plus en plus courant dans les pays du Maghreb. La femme combine travail, maison et famille, le mari profite de sa vie peinarde à ne pas être obligé de travailler.

La femme, qui veut le meilleur pour sa famille, travaille dur afin de subsister aux besoins de ses enfants. Les enfants deviennent non seulement une tâche très difficile, de nos jours, mais aussi un projet qui coûte très cher. L'école, les activités parascolaires, les vacances et l'argent de poche, tout cela nécessite un budget assez costaud de la part des parents.

La maman essaie d'offrir, en plus de son amour et de son affection, tout ce dont ses enfants ont besoin. Elle se rend enfin compte qu'elle est la seule réellement concernée par ses petits et décide de se donner à fond pour leur bien-être. Le mari, quant à lui, ravi d'avoir une femme aussi exemplaire, lui lâche le tout et trouve toutes les raisons du monde
pour ne pas travailler. Le loyer, le téléphone, les provisions, et tous les autres frais et factures de la maison deviennent alors la responsabilité de la femme. Et souvent, lorsque cela arrive à ce stade, le mari demande à sa femme de l'argent de poche afin d'acheter sa cigarette et son café de 3h.

Dans le cas ou les deux conjoints travaillent, le mari explique à sa femme qu'il ne peut plus répondre aux besoins de la maison sous prétexte qu'il est en plein projet qui demande beaucoup d'argent. Ce même mari reste éternellement en projet ; son soit-disant projet ne se concrétise jamais. Mais, pour protéger sa famille et sa réputation, la pauvre femme travaille doublement et se crée aussi des activités comme la couture, la coiffure et aussi la vente de produits de beauté ou autres afin arrondir ses fins de mois.
Malheureusement, souvent, lorsque le père ne participe pas dans les frais de la maison, son rôle moral de père est absent aussi. Il se contente de porter le titre de père sans vraiment le mériter.

Pour les orientalistes qui pensent que le travail des femmes doit être encouragé, oui il doit être encouragé mais seulement selon la guise de la femme. Aussi, la majorité du temps, lorsqu'un homme se dit ne pas être disposée à prendre en charge sa famille, il est alors capable d'entretenir une maîtresse, s'il en a, ou à dépenser son argent dans les tickets de lotterie.

Et pour ceux qui blâment la femme pour le fait qu'elle occupe les postes que l'homme doit décrocher, il ne faut pas penser à un marche d'emploi masculin ou féminin mais un marché d'emploi pour tout le monde qui favorise les gens les plus qualifiés. La femme est souvent plus désirée sur un lieu de travail car elle est plus productive, rapide et surtout sérieuse. Mais ceci ne veut pas dire que si elle n'est pas exploitée par son boss, elle doit l'être par son mari.
La femme Musulmane et Arabe a le droit de travailler pour son propre épanouissement et son mari doit être la première personne à lui donner de l'estime et à chercher le confort de toute sa famille.

 

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