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Chronique
Mars 2004 Parler, c'est Comprendre
De la confrontation jaillit la lumière. Ce proverbe malheureusement ne reste qu'une citation dont ne bénéficie pas notre société qui souffre de la crise du dialogue. La crise du dialogue dans la société Arabo-Musulmane est une crise complète dont la réalité politique, scientifique, culturelle et éducative souffre. Dans ces domaines, ce qu'on appelle le dialogue est presque inexistant. Déjà petit, l'enfant grandit dans une atmosphère à la maison et à l'ecole, où le dialogue n'encourage pas la conversation et l'échange des idées. L'enfant grandit dans un environment où on ne fait que recevoir des ordres : cela commence avec les parents, puis du fqih à l'employeur. Souvenez-vous à l'ecole primaire ou même scondaire, quand on ne pouvait même pas demander à l'instituteur ou au professeur de partir aux toilettes ! Et quand les plus courageux pouvaient le faire, la réponse était « non ». Ou même quand l'instituteur donne l'opportunité à
l'élève de poser des questions, la manière avec
laquelle le maitre/maitresse parle est tellement authoritaire et effrayante
que l'élève renonce à dire un mot. Je me souviens
une fois, n'était pas satisfaite de la qualite du travail d'un
de mes professeurs, j'ai écris une pétition que j'ai
fais signée par tous mes camarades. Ensuite je l 'ai envoyée
à l'administration de l'école. Le lendemain, le prof
nous a passé un bon savon, au lieu de revoir sa manière
d'enseigner. Il faut noter que ce même professeur a fait ses
études supérieurs en Europe. Etre désobéissant selon notre société,
dit Darkaoui, écrivain marocain, c'est avoir des points de
vue qui diffèrent avec ceux de la majorité et de les
communiquer à haute voix. Plus on parle, plus on apprend, plus les idées changent et plus on progresse. Il y a quelques années, je pensais que pour être quelqu'un de respectable, il fallait s'attacher aux premières opinions que l'on a. Un ami n'a cesse de me répéter qu' « il n'y que les c... qui ne changent pas d'avis, » que j'ai fini par être moi-même convaincue par cette remarque. Changer d'avis c'est parce qu'on a discuté, qu' on a lu, qu'on s'est documenté, qu'on a questionné et qu'on a fini par faire une conclusion de mérite. Mais dans une société où tout est commandé par les plus puissants et les plus riches, l'esprit n'a pas de chance de se former ou de grandir d'une manière indépendante. Comme a dit Bertrand Collomb, plus on légifère, moins il y a de dialogue social. Ceci malheureusement a aussi beaucoup d'impact même sur notre politique diplomatique et internationale. Le dialogue social, c'est nécessaire. Mais il y a une autre forme de dialogue qui est souvent négligée, c'est celui avec soi-méme. Car avant même de parler, il faut savoir ce que son esprit dit et pense. Il faut d'abord répondre à ses propres questions avant de les rendre publiques Safaa Nhairy
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