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Chronique Fevrier 2004
Par Safaa Nhairy

Ce qui Défend le Défendu

Ma récente experience cinématographique au musée des beaux-arts à Houston, m'a fait re-penser au rôle des médias dans la société. Le titre du film était en arabe « allez, allez, » et le synopsis disait que dans le film s'agissait d'une famille arabe immigrante en Europe. Famille qui essayait d'arranger un mariage du fils avec une arabe du même pays. Le problème, selon le synopsis, est que le jeune homme n'est pas amoureux de la jeune arabe, mais d'une Europeene. Jusqu'là rien de méchant !
Par contre lors de la projection du film, je me suis retrouvée entrain de suivre, à côté du problème du jeune arabe et de sa famille, l'histoire d'un mec impuissant sexuellement qui cherche des moyens de retrouver sa virilité. Le film, qui avait un ton comique, était au fait une démonstration pratique des alternatives prises par ce malhereux afin de se re-sentir «Homme.»

Les spectateurs ont rigolé, ils ont même beaucoup rigolé !
Une famille Musulmane (une des filles portait le voile) a du quitter la salle.
Dans l'ascenseur après le film, j'ai exprimé mon désarroi aux amis qui m'accompagner par rapport au film et au language sexuel très direct de ce film projeté dans un musee et film qui de surplus a recu un prix dans un festival. Une vieille femme, à mes côtés, se prononce disant que le film était très «funny» et «amusing.» En sortant de l'ascenseur, je me demandais sincèrement si j'etais vieux jeu ou s'il y avait vraiment quelque chose que je n'ai pas encore compris de la vie. La dame avait minimum quarante ans de plus que moi et a trouvé le film « amusing. » Moi qui soit-disant represente la nouvelle génération des jeunes ouverts d'esprit et ouverts sur le monde me retrouve offensée par ce film et par d'autres d'ailleurs. Je me suis rappellée qu'il y a quelques années, j'etais partie avec mes parents au cinema pour voir un film marocain en avant-premiere.

Mes parents et moi sommes excellents pour encourager les oeuvres culturelles marocaines mais celle-ci ne nous avaitmisdans une situation embarrassante vu certaines scènes inattendues dans un prétendu film marocain. Quelques mois plutard, j'ai eu la chance de rencontrer le réalisateur du même film auquel j'ai exprimé mon mécontentement à propos de «certaines choses pratiquement incorrectes» dans son film. Je pense que ce réalisateur a du se retenir d'éclater de rire, car juste après, avec un air pontif, il m'a demande quel âge j'avais. Typiquement marocain et francais, on te juge d'après ton âge et pas d'après tes dires. Bref, ce même réalisateur était très surpris de voir une petite gamine lui donner une leçon d'éthique morale.

J'avais honnêtement senti un peu de mépris envers lui mais vite j'etait sauvee par une connaissance, un grand professeur universitaire a Rabat, qui a rejoind notre discussion et qui m'a presenté officiellement à ce réalisateur en flattant mes travaux passés et faisant l'eloge de
mon enthousiasme dans la presse.
Bref, le point le plus poignardant est le pouvoir des media de raconter n'importe quoi et de faire taire les autres, se faire entendre et de faire accepter aveuglemment de nouvelles convictions clairement nuisantes à la société.

Aujourd'hui les mots « gay » et « lesbian » sont acceptables dans une discussion dans certaines familles. Pourtant, il y a seulement quelques annees, l'évocation de ces mots-la aurait fini par une polémique.Dans les pays occidents, les media ont éduqué la société humaine sur ce sujet précisant que les lesbiennes et les homosexuels sont une categorie humaine normale. Normale? Est-ce qu'un homme normal se marie un autre homme normal?
La télévision, les magazines et films autorisent ce qui est interdit ou plutôt ce qui est contre la
nature. Quel avenir aura donc la société humaine? La société occidentale offre tellement de choix et d'options dans les offres d'affaires qu'aujourd'hui ses propres citoyens ont opté pour le fait qu'ils peuvent aussi changer leur propre orientation sexuelle ou choisir celle de leur partenaire.

Nombreux hommes religieux occidentaux se sont prononces contre entre autres le mariage des gens du mème sexe, expliquant que ceci est contre la religion.
La question n'est plus celle de religion, de foi ou de dogmes, il s'agit-la de nous ; les êtres-humains autant qu'un groupe homogène qui a comme rôle d'assurer la contunuité de la vie humaine...
Et il ne s'agit même pas de fruit-défendu mais de sens commun !!!

Safaa Nhairy

 

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