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Chronique
Avril 2003 Le rêve Américain, jusqu’à
quel prix ? Le rêve Américain est d’ores et déjà
achevé. Tout le monde voulait le vivre auparavant. Enormément
de gens, il y a quelques années, avait un seul souhait, celui
de s’envoler pour les Etats-Unis et goûter à ce
qu’ils appellent ici “Freedom.” Oui, c’est le
pays de la liberté, mais à quel prix l’obtenir
? Les Etats-Unis rimaient avant à de meilleures situations financières,
à la liberté d’expression et à un future
fructueux. Bref, toutes les choses que l’un souhaite aboutir
dans sa vie. Après les événements du 11 Septembre 2001, les
choses ont certainement changé. L’économie ne peut
pas être plus basse qu’en ce moment et les opportunités
pour les nouveaux licenciés sont très minimes. Ceux qui souffrent le plus de la situation actuelle sont évidemment les Arabes et Musulmans, plus précisément. Même ceux qui habitent ici depuis plusieurs années commencent à sentir un changement dans leurs vies sociales. Auparavant, les Arabes étaient presque inconnus, ils ne constituaient qu’une minorité, et leur culture était ignorée. Les Américains, récemment, ont appris à distinguer les Asiatiques des Sud Américains et des noirs des hispaniques, chose qui leur était difficile auparavant. Mais ces derniers temps, ils ont surtout appris à reconnaître les Arabes. Les Arabes sont un peu distingués vu leurs teints de peau, leurs couleurs de cheveux, leur accent et bien sur leurs noms. Ceux qui s’appellent Mohamed ou Hussein et qui habitent ici
auront une meilleure place que la mienne pour vous parler de cela.
Oui, ces noms-là donnent le frisson aux Américains et
quand je parle des Américains, je parle surtout des peaux extra
blanches, des cheveux blonds et des yeux verts ou bleus. D’ailleurs, déjà tout petits, les enfants de « la race blanche » apprennent qu’ils ne doivent se faire d’amis que des gens comme eux, c’est à dire, les blancs dont les origines sont de l’Europe anglophone. Les noirs, quant à eux, malgré toutes les années qu’ils ont passé ici et malgré la souffrance qu’ils ont vécu pour se faire une place aux Etats-Unis sont toujours discriminés. Les dernières générations d’immigrants sont très variées. Les Américains aiment bien les hispaniques car ce sont des
bosseurs et parce qu’ils peuvent accepter n’importe quel
boulot. Les blancs ne se donnent plus aux domaines de la construction,
ou autre du genre. Tous les petits boulots, qui font transpirer, sont
destinés aux immigrants, légaux ou pas, qui ont tout
fait pour vivre le « rêve. » Donc, se faire connaître
aux Etats-Unis autant qu’Arabe est devenue une chose très
facile. Il suffit de parler et de prononcer un mot qui contient la
lettre R, pour se faire remarque et connaître par être
quelqu’un du Moyen-Orient (les Arabes ont une façon très
spéciale à eux de prononcer la lettre R, confondue avec
« arâa » en arabe.) Simple ironie ! Les personnes qui ont le plus de courage, sont les femmes, pas toutes
mais surtout les femmes voilées qui malgré des circonstances
assez difficiles continuent à résister devant cette
culture étrangère et à se faire respecter aux
yeux des autres musulmans. Mais, il est certain que beaucoup ont du
se débarrasser de leurs voiles afin d’éviter les
agressions ou inconfort dans leur vie quotidienne dans ce pays. Chacun d’entres nous ici, est la pour une raison ou des raisons
bien précises. Et chaque jour, que nous nous apprêtons
à quitter la maison, on se prépare psychiquement à
affronter le monde, ce monde qui a des difficultés à
comprendre notre culture, valeurs et religion. Les moments par lesquels
passent en ce moment les arabes et musulmans sont extrêmement
durs.
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