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Chronique
juin 2003
Chronique
Juillet 2003 Les Enfants de l'Immigration L'immigration a toujours existé et ce depuis le début
de l'Humanité. Des peuples ont traversé le désert,
navigué sur les océans et formé des communautés.
Leurs voyages ne s'arrêtaient pas là. L'histoire a montré
que les Etres Humains ne sont pas stables ; la découverte et
l'aventure font partie de leurs quêtes naturelles. Nos parents
ou grand-parents sont responsables de notre présence que ce
soit ici ou là. L'immigration a toujours existé et continuera à l'être.
Ses causes sont nombreuses : le chômage, les conflits politiques,
l'insatisfaction sociale ou simplement le rêve. Le désir
de voyager, de découvrir, de vivre une nouvelle expérience
sont certainement une raison suffisante pour immigrer, mais qu'en
est-il des enfants de l'immigration? Ils sont nés ou vivent dans une culture différente
de celle de leurs parents. La majorité d'entre eux se prénomment
Adam ou Sarah (omme si on manquait de prénoms arabes.) L'école,
les amis et l'entourage favorisent l'implantation de cette nouvelle
culture dans la vie de ces petites victimes. Leur langue devient celle
du pays hôte; les traditions et coutumes sont parfois délaissées
(mais bien sur cela dépend de leur importance aux yeux des
parents.) La religion, quant à elle, met les enfants en confusion.
Evidemment, curieux comme ils le sont, les enfants posent souvent
des questions pertinentes: Qui est Jésus ? Combien y'a-t-il de Dieux ? Dans ce cas-là,
les parents doivent être à la hauteur et donner une réponse
sage et logique. De nombreux parents échouent dans cette tache; Pour la plupart de ces enfants, en dehors de leurs parents et frères et soeurs, la famille est constituée de camarades de classe, d'ordinateurs et de play-stations... Le sens de la famille est presqu'absent, surtout qu'ils passent la grande partie de leur temps entre l'école et la baby-sitter. Les membres de la famille deviennent des personnages de feuilletons télévisés. Les visites au bled représentent des vacances folkloriques ou un voyage dans le passé, vu le style de vie qui est souvent jugé par les enfants comme arriéré. Le système social fait des petits de bons citoyens qui aiment leur « nouveau pays.» L'hymne national est chanté chaque matin avant les classes. Le but est certainement atteint: ces enfants, nos enfants, commencent à cultiver cet amour pour cet autre pays. Confus entre ces deux ou parfois même trois cultures, ces hommes et femmes de demain adoptent le rythme et système de vie de leur nouvelle terre qui sans doute favorise le capitalisme plutôt que les valeurs morales. Se sentant privée dans ce nouveau monde, la famille immigrante est souvent la perdante. Elle est exploitée et exploitée. L'enseignement des valeurs représente un grand échec pour la société arabo-musulmane, mais un succès vis-à-vis de ses hôtes.
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