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Chronique Septembre 2003
Par Safaa Nhairy

Promouvoir l'histoire et la culture du Maghreb

Alors que les Marocains se préoccupent de faire connaître leur pays par son « jemaa lefna » et son folklorisme, les autres, les Français surtout, prennent l'initiative de relater l'histoire de ce pays et de parler de ses personnalités historiques et politiques pendant et après le protectorat français et espagnol et ce dans de nombreux ouvrages écrits ou cinématographiques. Une initiative respectée vu que des synthèses sur le colonialisme au Maroc dans leur plus grande objectivité sont très rares.

La majorité des Marocains sont dans l'ignorance complète de l'histoire de leurs ancêtres et encore plus des faits marquants de la procédure de l'indépendance qui a coûté cher aux yeux des résistants marocains. En parlant de la majorité des Marocains, je fais allusion aux 40% de toute la population qui selon les sondages est le pourcentage de l'élite marocaine qui se dit être lettrée. Il est à dire que l'éducation nationale n'a pas tenu à inclure dans l'enseignement de ses citoyens, l'importance de cette période bouillonnante d'événements grâce auxquels le Maroc et les Marocains sont aujourd'hui indépendants et libres.

Libres, oui. Ce mot reste peut-être relatif vu que les Marocains sont physiquement libres aujourd'hui mais toujours piégés dans le colonialisme moral et psychologique, ceci fait du Maroc ce qu'il est aujourd'hui, un pays arabe, Musulman, perturbé pour ne pas dire déchiré et tiré entre plusieurs cultures, se cherchant sous cette influence occidentale et essayant toujours de s'asservir de cette combinaison de cultures afin de la mettre à son atout.

Quelques pages sur quelques livres académiques ne suffisent pas. Et pour la majorité des noms comme El Khattabi, Zerktouni, Allah El Fassi, riment à des noms de rues et de boulevards. Une mise de conscience se voit donc être nécessaire afin que le citoyen s'intéresse de plus près à l'histoire qu'a connu son pays. Comme on le dit, l'histoire se répète alors il serait plus intelligent qu'on essaie de s'en tirer une leçon.

Après des années de protectorat français et espagnol, le Maroc a aussi connu beaucoup d'autres événements politiques et sociaux qui l'ont basculé ; la disparition de Ben Barka qui devient une affaire d'état, la structuration du gauchisme marocain, le premier coup d'état en 1971, la Marche Verte, la catastrophe économique en 1981... Connaître l'histoire de son pays ne veut pas dire être historien. Etre informaticien ou ingénieur ne veut pas dire ne pas avoir des références sur les faits marquants de son pays d'origine. Récemment dans un hôpital à Rabat, un médecin était bizarrement surpris de voir de grandes personnalités marocaines visiter un de ses patients. Il n'avait aucune idée que son patient lui-même est un
grand Monsieur qui s'est battu pour libérer son pays des colonisateurs.

Le Maroc n'a pas seulement la cuisine, la musique, les mariages et les caftans. Le Maroc a une histoire qui attend à se faire connaître par sa propre nation et ce à travers des ouvrages écrits et cinématographiques...

En acceptant et en s'enfonçant dans ce stéréotype qui lui a été accordé ou qu'il s'est lui-même donné, le Maroc continuera à vivre dans d'éternelles illusions.

Le Maroc n'est qu'un exemple. Il en est de même pour les autres pays du Maghreb et du Moyen-Orient. Et comme le dit une vieille citation française, les hommes ne veulent connaître que l'histoire des grands et des rois, qui ne sert à personne. Voilà la philosophie qui s'applique aussi sur les pays du Maghreb. En attendant, nos chers citoyens continueront à lire sur les triomphes de Napoléon Bonaparte et sur si c'est bien Christophe Colombe qui a découvert l'Amérique !!!

 

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