Chronique
Fevrier 2005
Par Safaa Nhairy
De Washington, DC
Les jeunes marocains vivent
un vide menaçant
Faire un petit tour dans la ville veut unanimement dire témoigner
quelques des plusieurs problèmes sociaux des Marocains. A Casablanca,
dans la ville la plus dynamique du Royaume, on peut facilement remarquer
la façon avec laquelle les Marocains gèrent leur temps.
D'un côté, les klaxons et le doublage des voitures sur
les chaussées font preuve de l'impatience des citoyens mais
aussi expliquent le fait qu'ils «n'ont pas de temps. »
D'un autre côté, sur les trottoirs et cafés d'autres
citadins passent le temps à ne pas avoir de temps en clique
ou seul à méditer. Ces activités qui, en général,
dépassent la méditation sont devenues une routine pour
beaucoup de Marocains et plus particulièrement pour les jeunes.
Passer le temps dans la rue ou passer le temps à ne rien faire
est une activité pour laquelle le jeune marocain se dédie
chaque jour.
Pas de travail, maison trop petite pour les dix membres de la famille
ou c'est la vie qui est trop dure, les causes de ce phénomène
ne manquent pas. Le vide tue les jeunes marocains à petit feu.
Le vide les pousse à risquer leur vie mortellement dans des
voyages clandestins dangereux. Mis à part les jeunes qui parfois
se sont trouvés une occupation comme vendeurs ambulants de
crèmes glacées, cigarettes ou de journaux ou cirer les
chaussures, les autres se sont occupés à ne rien faire.
L'inexpérience de la vie ne leur a pas encore appris qu'à
ce stade, il ne faut pas attendre les autres pour apprendre, trouver
un job, avancer et s'avancer.
L'économie au Maroc est certainement au ralenti et les jeunes
en sont les victimes. Les Christian Dior, Cartier et autres grandes
bijouteries et magasins continuent à affluer au Maroc et leurs
clients restent anonymes. L'opulence matérielle et financière
des marocains demeure une denrée mais qui se fait voyante de
jour en jour par certains marocains. On se demande alors si le pouvoir
d'achat des Marocains est devenu ou s'il a même dépassé
celui des Européens. De toutes les manières, le vide
culturel et financier vécu par les jeunes Marocains d'aujourd'hui
doit être pris au sérieux.
Le manque de ressources, d'activités et d'espoir met un terme
à un Maroc meilleur. Les catégories privilégiées
ayant fait des études à l'étranger et occupant
de grands postes de responsabilités au Maroc, continuent à
ignorer ce problème social très important qu'est la
vie de la majorité des jeunes. Le gouvernement, pour sa part,
doit multiplier les efforts afin de sensibiliser les jeunes et moins
jeunes à se scolariser, à s'épanouir et à
faire part du progrès à ses citoyens. Les autres devraient,
à leur tour, encourager ces jeunes à inclure des activités
saines dans leur emploi de temps et à explorer leurs talents
et dons. Cette paralysie demande une panacée urgente afin que
la vie continue pour ces jeunes assoiffés d'un boulot, d'une
occupation ou d'une simple raison de vivre.
commentaire de Nathalie 23/06/2005
bonjour,
Je suis française d'origine algérienne
et je partage votre avis sur la dérive de la civilisation
arabe. En effet ici en france je vois que la jeunesse est perdu
entre sa culture arabe et celle de l'occident mais on essaie
tant bien que mal pour certains de ne pas oublier qui nous sommes
mais cela reste difficile dans un pays où des que l'on
parle de religion on passe pour un fanatique ou que si une jeune
fille porte le voile on la voit comme soumise alors que c'est
loin d'être le cas, pour exemple mes deux soeurs portent
le voile et sont toutes deux étudiantes et elles comptent
travailler + tard mes les gens les regardent de travers dans
la rue comme des phénomènes
alors qu'elles sont tout sauf soumises et incultes.
Pour finir je dirais qu'aujourd'hui les occidentaux veulent
nous faire croire que la modernité passe part la nudité,
le non respect des personnes, la soif d'argent ... alors que
la vraie modernité pour notre civilisation est de miser
sur la Connaissance pousser nos enfants à étudier
( cela passe aussi par l'éducation des filles montrer
à certains parents surtout au bled que laisser leurs
filles étudier ne leur ramènera pas le déshonneur
s'ils les ont bien élevés ) à penser ,
à fin d'être à la hauteur de nos ancêtres
à l'époque où la civilisation arabe brillait
par ses philosophes , scientifiques, artistes ...
Voila c'était un peu long mais les gens qui sont lucides
comme vous sont rares cela m'a fait du bien de lire votre chronique.
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Bonjour safaa
Pour répondre à votre trés
interressant article :
je suis tout a fait d'accord avec vos mots. Cependant je pense
que la réalité est que le marocain a été
élevé pendant plusieurs décenies sous un
climat de peur et de raclées pour moyen d'éducation.
raclée à la maison, raclée à l'école,
raclée dans la rue, raclée au commissariat, etc...
Le marocain est devenu un être lâche, agressif,
égoiste, manipulateur, menteur. Il n'est pas né
ainsi il a été transformé ainsi. Il a été
obligé de se construire cette carapace pour pouvoir s'en
sortir. Le marocain n'a jamais pû compter sur la justice,
sur le gouvernement pour etudier, sur l'état pour se
soigner et soigner ses enfants. Les riches marocains ont toujours
méprisé le modeste marocain. dans il ne faut pas
trop en demander a la jeunesse marocaine, laissons lui le temps
de se refaire peau-neuve en rebatissant sa confiance en ses
péres et ses méres qui l'ont éduqué
au mieux qu'ils pouvaient dans un systéme qu'ils avaient.
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